23 avril 2024 Constance Marechal-Dereu

France Logistique au SITL 2024

Mars 2024 : Du 19 au 21 mars 2024 avait lieu la 41ème édition du SITL – Salon International du Transport et de la Logistique. Dès l’ouverture de l’événement avec Anne-Marie Idrac, France Logistique a pris part aux conférences et échanges, aux côtés de ses membres et de l’ensemble des acteurs de la filière. 

 

1) Retour sur la conférence inaugurale : « Métamorphose, les voies du changement »

 

  • Fabrice Bonnifet, Directeur développement durable et qualité sécurité et environnement du Groupe Bouygues, a souligné l’urgence d’accélérer la transition écologique, environnementale et énergétique. Il a ainsi rappelé que dans le secteur du bâtiment, près de 46 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année, dont 1/3 sont des emballages transportés par des camions. La mise en place de nouveaux modèles économiques et la collaboration entre les acteurs seront des éléments incontournables pour concrétiser cette trajectoire axée sur la décarbonation.
  • Anne-Marie IDRAC, Présidente de France Logistique, a insisté sur l’urgence de renforcer la compétitivité du secteur logistique et de favoriser les collaborations public-privé. Elle a mis en avant le rôle de l’innovation technologique pour relever les défis actuels de la logistique et a appelé l’ensemble des acteurs à actionner des leviers à la fois organisationnels, financiers et technologiques pour répondre aux impératifs de la transition écologique.

« La mobilité des marchandises est en métamorphose permanente, car elle suit les mutations de la société. »

  • Jean-Thomas Schmitt, Directeur Général d’Heppner, a rappelé le rôle central du secteur transport comme maillon de la décarbonation. Selon lui, cette nouvelle trajectoire notamment devra passer par la massification et l’optimisation des flux de marchandises. Il a indiqué que des expérimentations étaient en cours chez Heppner pour transformer leurs flottes à plus de 50% vers des technologies à faibles émissions. Il a également insisté sur l’importance du dernier kilomètre, avec un objectif de 30% d’envois réalisés via des moyens « verts » pour 2024 (contre 23% en 2023), nécessitant une collaboration à long terme et une réinvention des relations avec les partenaires, fournisseurs et sous-traitants.
  • Mathieu Friedberg, Directeur Général de Ceva Logistics, a souligné que la Supply Chain de demain coûtera plus cher, mettant en avant l’importance du partage de ces surcoûts. Il a également insisté sur le rôle crucial de l’innovation technologique dans la transformation de du secteur pour développer des moyens de transport innovants.

En clôture de cette conférence inaugurale, Rodolphe Gintz, Directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), est intervenu pour évoquer les différentes transformations en cours dans le secteur du transport :

    • Se projeter avec l’ensemble des acteurs de la logistique puisque « à l’avenir, il faudra transporter plus et différemment » ;
    • Mettre en avant l’importance d’innover et de proposer des mécanismes d’accompagnement, notamment dans l’électrification des flottes de poids lourds ;
    • Remettre en question et innover avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de l’été 2024 ;
    • Travailler ensemble et continuer d’entretenir des partenariats public-privé.

 

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2) Réunion des membres-fondateurs de France Logistique et du Directeur général de la DGITM

Pendant le salon, France Logistique a réuni ses membres fondateurs (Afilog, AUTF, CGF, OTRE, Union TLF) autour d’Anne-Marie Idrac pour un échange avec Rodolphe Gintz, directeur général de la DGITM. Les sujets de la compétitivité, de la décarbonation, du foncier et plus globalement les priorités et les défis de la filière ont été abordés lors de cette rencontre. Cet échange a également permis de mettre en valeur le rôle et la diversité des entreprises de la filière, ainsi que la mobilisation du ministère sur ces sujets, tout en soulignant la nécessité de maintenir une coordination public-privé dans les mois et les années à venir.

 

3) Rertour sur la conférence « Neutralité carbone en 2050, oui mais comment ? »

  • Mathieu Muzeau, Managing Director Transport & Logistics chez Louis Dreyfus Armateurs, a indiqué : « Aujourd’hui, près de 95% des échanges mondiaux dépendent du maritime. Comparé aux modes aérien ou routier, c’est le mode de transport le moins polluant à la tonne transportée ». Il a également rappelé que le transport maritime contribue à environ 2,5% des émissions de GES et est donc au cœur des enjeux mondiaux de décarbonation, avec l’obligation d’atteindre le zéro carbone d’ici 2050. Cela entraînera des coûts pour les transporteurs, les chargeurs et les utilisateurs finaux.
  • Christine Gouvet-Milhaud, Présidente de l’Union française de l’électricité, a affirmé que le système électrique sera capable de produire l’électricité décarbonée nécessaire, notamment pour alimenter les batteries et les gigafactories. Elle a insisté sur l’importance de maintenir les soutiens au déploiement des véhicules et des bornes électriques de recharge. Les textes européens prévoient notamment des obligations de déploiement de bornes de recharge, nécessitant une planification anticipée de la part de l’ensemble de la filière française.
  • Mélanie Tordjman, Global Fullfilment Director à l’Oréal, a souligné l’engagement de l’entreprise depuis plus de 10 ans dans divers domaines tels que l’éthique, la diversité, les enjeux sociaux et l’environnement. Elle a mis en avant la stratégie de réduction de l’empreinte carbone liée au transport de leurs produits, avec par exemple une diminution de l’usage aérien de 40%, ramenant sa part dans les émissions de CO2 liées au transport à 20% contre plus de 50% il y a 4 ans.
  • Anne-Marie Idrac, Présidente de France Logistique, a rappelé que la logistique était un sujet multiforme et invitait à un travail collectif des acteurs pour la décarboner. L’électrification des véhicules, le raccordement des bornes de recharge électrique mais aussi l’utilisation de sources d’énergie alternatives (comme la biomasse, le biogaz ou l’hydrogène) constituent des axes qui devront être discutés pour une transition vers des transports plus durables. Sur le plan territorial, Anne-Marie a rappelé que placer les entrepôts et aires de livraison au bon endroit était essentiel pour réduire les distances parcourues. Le foncier et l’immobilier logistique ont donc un rôle essentiel à jouer dans la décarbonation de la filière.

    « C’est l’ensemble de l’économie – industrie, construction, agroalimentaire, etc.- qui va jouer un rôle d’impulsion extraordinaire dans la décabronation du transport de marchandises. »

 

4) Participation de Maxime Forest, Directeur général de France Logistique, aux temps d’échanges sur la digitalisation

 

Lors du SITL, Maxime Forest a participé aux deux sessions portant sur le partage de données au sein de la chaîne logistique. Il a joué le rôle de grand témoin aux côtés de nombreux autres acteurs de la filière. Le premier échange informel portait sur le thème de la « Digitalisation et performance », tandis que le second abordait la « Décarbonation et digitalisation ». Au cours de ces rencontres, les enjeux de la digitalisation du secteur, du partage de la donnée (données clients, chargeurs, transporteurs), de la sécurisation et de la confidentialité ont été mis en valeur et des initiatives ont été dessinées pour aller plus loin.

 

 

5) Interview d’Anne-Marie Idrac dans la revue du SITL Daily

 

Dans une interview accordée à la revue SITL Daily lors de la 41ème édition du SITL, Anne-Marie Idrac a abordé les enjeux de décarbonation de la filière et de planification territoriale. Elle a souligné l’impératif de décarbonation du secteur de la logistique et du transport de marchandises pour l’économie dans son ensemble. Pour réussir cette transition, une approche globale intégrant la massification des flux, une réorganisation des chaînes logistiques, un meilleur maillage des installations, et le verdissement des motorisations des véhicules est nécessaire. Selon Anne-Marie Idrac, la planification territoriale jouera également un rôle crucial en prenant en compte les besoins en termes de stockage et de transports à l’échelle de chaque territoire.

 

 

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