Communiqué de presse du 23 octobre 2025 – France Logistique, avec ses membres fondateurs – Afilog (association de référence de l’immobilier logistique), l’Association des utilisateurs de fret (AUTF), la Confédération des Grossistes de France (CGF), l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens (OTRE) et l’Union des entreprises de Transport et de Logistique de France (TLF) –, exprime sa profonde inquiétude devant les multiples projets de taxation des entrepôts débattus dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2026.
En particulier, un amendement visant à étendre la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM) à certains entrepôts logistiques destinés au e-commerce a été provisoirement adopté le 22 octobre par la commission des finances de l’Assemblée nationale, avant le rejet du texte dans sa globalité. Les débats vont recommencer en séance publique.
Les amendements proposant d’étendre la TASCOM aux entrepôts cherchent à taxer, de manière indirecte, certains e-commerçants étrangers. Mais ces mesures manquent leurs cibles. Alors qu’elles portent préjudice à toute l’infrastructure logistique de notre pays au détriment du tissu industriel et commercial français, elles exonèrent de facto les acteurs économiques étrangers qui livrent sans créer de l’emploi ni investir en France.
Les plateformes logistiques servent tous les secteurs de l’économie réelle. Tous les produits destinés aux entreprises et aux consommateurs, ou les biens destinés à l’export, peuvent y transiter. Taxer un entrepôt en France, c’est taxer l’activité économique française, et taxer le consommateur final.
Le risque est de placer la France hors-jeu par rapport à ses voisins européens et à ses concurrents internationaux, en entrainant la fermeture et la délocalisation de nombreuses plateformes logistiques.
Les conséquences d’une taxation des entrepôts seraient lourdes :
- Une taxation de fait de l’ensemble des entreprises françaises, commerçants de proximité, PME, ETI jusqu’aux grands groupes tous secteurs confondus, qui tous font appel aux acteurs français de la logistique ;
- Un coup d’arrêt brutal aux efforts de réindustrialisation, de promotion du « made in France » et de rétablissement de la balance commerciale ;
- Un risque avéré de licenciements dans un secteur fortement pourvoyeur d’emploi sur tous les territoires et à tous les niveaux de qualification. C’est d’ailleurs un des secteurs où l’ascenseur social reste une réalité grâce à l’évolution professionnelle et à la formation ;
- Une diminution du pouvoir d’achat des ménages, avec une répercussion sur l’ensemble de la chaine des surcoûts générés par cette fiscalité punitive ;
- Un retour en arrière dans les efforts de transition écologique engagés par le secteur. La rénovation énergétique des bâtiments, l’installation de panneaux photovoltaïques, ou encore le déploiement de bornes de recharge électrique pour les véhicules, nécessitent des capacités d’investissement importantes. Ces amendements compromettent directement la capacité des entreprises à financer cette transition attendue par nos concitoyens.
Ces mesures interviendraient alors même que l’activité économique est morose et la concurrence internationale redouble. A l’heure où la France veut renforcer son industrie et sa souveraineté économique, l’urgence est au contraire de renforcer la compétitivité de la filière logistique française.
Anne-Marie Idrac déclare : « Alors que les entreprises doivent déjà faire face aux défis de la transition écologique, à l’inflation, aux tensions internationales, ces nouvelles charges fiscales affaibliraient toute l’économie française alors qu’elles sont présentées comme visant certains e-commerçants étrangers. Nous appelons à une véritable prise de conscience des parlementaires sur les conséquences de ces mesures. L’urgence est celle de la compétitivité. Ces projets de taxation doivent être retirés. »