Quelle est la place qu’occupe la logistique dans les schémas régionaux d’aménagement ? Pour répondre à cette question, au cours de l’année 2025, France Logistique a soutenu un travail de recherche inédit au sein du laboratoire LVMT/Université Gustave Eiffel, Chaire Logistics City. Le travail réalisé a été formalisé dans un mémoire de recherche du Master de gestion de l’environnement de École Normale Supérieure de Lyon par Thomas Leloup.
Ce mémoire a pour objectif d’examiner et de comparer la place de la logistique dans les efforts de planification territoriale dans les schémas d’aménagement des régions (dénommés SRADDET, PADDUC en Corse et SDRIF-E en Île-de-France). Le travail mené combine analyse quantitative et qualitative, suivie d’une série d’entretiens et d’échanges avec des agents publics et des experts.
L’analyse révèle de fortes disparités régionales dans la prise en compte de la logistique dans les schémas régionaux : les régions usant le plus du vocabulaire logistique sont les Hauts-de-France, l’Île-de-France, l’Auvergne Rhône-Alpes, l’Occitanie, la Normandie et PACA. Toutes les régions affirment dans leurs schémas l’importance de la logistique pour l’économie et la nécessité de transformer la filière face aux enjeux environnementaux, mais l’articulation de ces deux dimensions varie fortement. Des tensions apparaissent aussi, entre ancrage territorial et ouverture internationale. Les régions ont toutes entamé une dynamique de prise en compte de la logistique, mais certaines sont plus impliquées que d’autres.
La prise en compte du ZAN se traduit par un traitement systématique des enjeux fonciers : incitation à la sobriété (densification, requalification de friches) mais aussi reconnaissance des besoins en foncier logistiques dans certaines régions.
Enfin, le report modal constitue un axe central, parfois dominant, de transformation de la filière. On peut regretter qu’il s’agisse parfois du seul axe étudié. La Bourgogne-Franche-Comté se distingue en liant explicitement la localisation des entrepôts à l’optimisation des flux de marchandises.
En conclusion, le mémoire souligne l’opérationnalité perfectible de ces documents de planification, qui manquent d’outils directement mobilisables pour la mise en œuvre foncière des projets logistiques. La question d’une meilleure articulation entre les échelles de planification est également posée : en particulier, une planification multi-régionale de niveau national pourrait être utile.
Pour en savoir plus, lire le résumé du mémoire ici.